En une soirée, l'Ensemble InterContemporain et les Percussions de Strasbourg nous jette au visage le meilleur de Varèse. Pour conduire ce choc, Pierre Boulez.

D'Intégrales, Octandre et Hyperprism, Boulez a écrit: «à partir de ces trois "termes"', on peut discuter le projet varésien, dans sa multiple et radicale détermination: mélodique, harmonique, acoustique. Dès l'abord, ces œuvres apparaissent comme émanant d'un seul bloc dont les rites d'articulation seraient, en quelque sorte, les facettes différentes d'une intuition identique, de sa 'cristalisation'….» Fin de l'orchestre classique, immenses percussions, instruments suraigus ou graves, chromatismes rythmique et mélodique générateurs de tensions, souci de la forme: on oublie que cela fut écrit entre les deux guerres: Offrandes, Hyperprism, Ecuatorial...
Density 21,5 fait un usage inattendu du bruit des clés de la flûte, comme Duchamp, l'autre français d'Amérique, exposa son égouttoir à bouteilles.
Quant au Poème électronique, seule œuvre de Varèse réellement commise en studio, il cracha, au Pavillon Philips en 1958, de ses quatre cent sources sonores et lumineuses, le rêve musical de «vitesse et de synthèse» d'une «conscience bougonne et goguenarde, bourrue, abrupte, c'est à dire obstinée dans l'amitié».


Edgar VARESE: Intégrales, Octandre, Ecuatorial
Entracte: film sur Juan Miro - La Procession de Verges, son organisé Edgar Varèse
Déserts
Entracte: le Poème électronique
Hyperprism, Density 21,5, Offrandes, lonisation
DIRECTION: Pierre BOULEZ
SOLISTES: Alison HARGAN, soprano, Laurence BEAUREGARD, flûte.
CHEF DES CHOEURS DE RADIO FRANCE: Jacques JOUINEAU


Ce programme de musica 83 est enregistré à Rome et diffusé par Radio France (France Musi-que) et la RAI de Rome.