Jeunes talents, compositeurs

programme

Classes de composition et de création et interprétation électroacoustique de l'Académie supérieure de musique de Strasbourg / HEAR

Étudiants interprètes du Conservatoire de Strasbourg

Étudiants interprètes de l'Académie supérieure de musique de Strasbourg / HEAR

Direction musicale | Armand Angster
Direction pédagogique | Daniel D'Adamo

Mathias Berthod
Quatuor entropique (2017-18) / 7’

quatuor à cordes

création mondiale version intégrale
Matias Couriel
Tout ce qui est solide se dissout dans l'air (2018) / 7’

ensemble

création mondiale
Loïc Le Roux
Transferts (2018) / 12’

piano et électronique

création mondiale
Antonio Tules
Neuf sur cinq (2018) / 9’

ensemble

création mondiale
Minchang Kang
Amour, amour, lance tes traits... (2018) / 8’

soprano et ensemble

création mondiale

L’engagement de Musica auprès des compositeurs en formation se manifeste, outre l’Académie du festival, dans la série des concerts « Jeunes talents ». Les étudiants des classes de composition instrumentale de Daniel D’Adamo et de création et interprétation électroacoustique de Tom Mays y bénéficient de la dynamique du festival, tout comme les étudiants du Conservatoire et de l'Académie supérieure de musique de Strasbourg/HEAR qui, sous la supervision d’Armand Angster, prennent en charge dans une optique véritablement professionnelle la création de ces œuvres.

À quelques années près, ils sont tous trentenaires. C’est qu’on n’entre généralement pas en culottes courtes dans les classes de composition. Nos cinq musiciens ont déjà cheminé, mais ont encore beaucoup à apprendre. Ils commencent pour certains à faire jouer leurs pièces hors des cadres académiques, ce à quoi Musica les aide justement. Le nom d’Antonio Tules ne sera d’ailleurs peut-être pas inconnu du public, ce lauréat de l’Académie Philippe Manoury 2017 ayant déjà pu se faire entendre lors du festival. Il reprend dans Neuf sur cinq la trame d’une composition antérieure pour quintette, qu’il s’agit non seulement d’étoffer pour un ensemble de neuf instruments, mais de développer. Les cinq duos qui jalonnent la pièce ainsi dilatée sont l’une des conséquences du besoin physiologique qu’éprouve cet organisme musical de retrouver une respiration adaptée à ses nouvelles dimensions.
C’est également pour un ensemble d’une dizaine de musiciens qu’ont écrit le Coréen Minchang Kang et l’Argentin Matías Couriel. Tandis que le premier a intégré une voix et s’est focalisé dans Amour, amour, lance tes traits… sur l’expression du sentiment amoureux – on se gardera cependant de surévaluer l’apparente allusion ramiste que semble induire cet intitulé –, le second concentre son rapport au texte dans l’horizon d’attente qu’ouvre la célèbre phrase de Marx : Tout ce qui est solide se dissout dans l’air.
La solide formation scientifique de Mathias Berthod (en mathématiques, puis en économie générale et en économie de l’environnement) influence manifestement son approche de la composition. Son Quatuor entropique est une projection de ce que pourrait signifier en musique la notion d’entropie – qui en dehors du champ de la physique avait déjà intéressé un écrivain tel qu’Umberto Eco –, ceci à l’aide de formalisations mathématiques permettant de figurer différents degrés de chaos. Loïc Le Roux fait quant à lui intervenir dans Transferts l’algorithmie comme un personnage tiers qui, après l’affirmation identitaire du piano puis celle de la partie électronique fixée, interférera avec l’une et l’autre.


En partenariat avec le Conservatoire de Strasbourg et la Haute école des arts du Rhin (HEAR)

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