Minguet Quartett Jens Peter Maintz, violoncelle

programme

Minguet Quartett

Violoncelle | Jens Peter Maintz

Wolfgang Rihm
Geste zu Vedova (2015) / 10’
création française
Toshio Hosokawa
Blossoming (2007) / 13’
Jörg Widmann
Jagdquartett (2003) / 15’
Henri Dutilleux
Trois Strophes sur le nom de Sacher (1976) / 8’
Wolfgang Rihm
Epilog (2012-13) / 15’

Fin de la manifestation à 19h45

Empruntant son nom au philosophe espagnol Pablo Minguet y Yrol, auteur au xvıııe siècle de nombreux traités de magie, de cuisine, de danse ou de musique, le Quatuor Minguet est invité pour la première fois à Musica. Il fera entendre trois quatuors de Wolfgang Rihm, de Toshio Hosokawa (qui fut comme Rihm élève de Klaus Huber) et de Jörg Widmann (élève de Rihm). Interprète des Trois Strophes sur le nom de Sacher de Dutilleux, le violoncelliste Jens Peter Maintz les rejoindra pour l’exécution d’un quintette de Rihm.

On connaît le rêve du violoniste et compositeur italien Giuseppe Tartini : le diable s’était mis à jouer « une sonate d’une telle beauté exquise que cela dépassait les limites de [son] imagination » et qu’il tenta, à son réveil, de transcrire dans sa Sonate des trilles du diable.
Or l’anecdote vaut métaphore : l’inspiration musicale relève d’un mystère échappant à l’artiste-même et s’appuie souvent sur une impulsion extérieure qu’il revient au compositeur de traiter musicalement.
Cet artefact peut être un proche. Epilog, pour quatuor à cordes et violoncelle (2012-13), a ainsi été composée par Rihm en hommage au travail réalisé par Hans-Peter Jahn à la tête du festival ÉCLAT ; et les Trois Strophes sur le nom de Sacher trouvent leur origine dans une page écrite par Dutilleux en 1976 pour les 70 ans de Paul Sacher, élargie en trois mouvements en 1982.
La 1re strophe cite pour cette raison la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartók, commandée et créée par Paul Sacher en 1937. Or le Jagdquartett (« quatuor de chasse ») de Widmann (2003) s’appuie sur une autre citation : celle du thème, très cynégétique, du « Finale » des Papillons opus 2 de Robert Schumann, qu’il expose avant de progressivement l’altérer.
La nature évoquée par Blossoming de Hosokawa (2007) est plus méditative : ce quatuor veut en effet représenter la croissance du lotus, au-dessus et au-dessous de la surface de l’étang. Et c’est une autre forme d’observation qui inspire les Geste zu Vedova de Rihm (2015) : celles des véhémentes lignes verticales et des sauvages marques noires caractérisant l’œuvre du peintre et graveur Emilio Vedova. À chacun son diable – et ses trilles.

 © Frank Rossbach
© Frank Rossbach
 © Frank Rossbach
© Frank Rossbach

Avec le soutien de Ernst von Siemens Musikstiftung