programme

Violon | Alexandra Greffin-Klein
Violoncelle | Alexis Descharmes

Philippe Hurel
Cycle Traits (2007-14) / 33’

D'un Trait (2007) pour violoncelle

Trait (2014) pour violon

Trait d'union (2013) pour violon et violoncelle

Maurice Ravel
Sonate pour violon et violoncelle (1920-22) / 22’

Acteur incontournable de la création musicale française, Philippe Hurel est bien connu du public du festival : professeur de l’Académie de composition Philippe Manoury – Festival Musica 2017, il fut en 1991 un des fondateurs de l’ensemble Court-circuit – dont il assure aujourd’hui la direction artistique. Or les trois pièces composant Traits (2007-2014) furent précisément écrites pour deux des musiciens de l’ensemble : le violoncelliste Alexis Decharmes et la violoniste Alexandra Greffin-Klein, qui juxtaposeront ici ce cycle à la Sonate pour violon et violoncelle de Maurice Ravel (1920-1922).

Les deux opus ont en commun de faire se succéder plusieurs mouvements dont le premier fut d’abord seul écrit. L’ « Allegro » initial de la Sonate de Ravel exista en effet d’abord comme un duo autonome, commandé par la Revue musicale à l’occasion d’un numéro hommage à Debussy ; les trois autres mouvements occupèrent ensuite Ravel pendant 18 mois, jusqu’à la création de la Sonate en avril 1922. Ancien violoniste, Philippe Hurel écrivit lui aussi d’abord D’un Trait (2007), à l’insistante demande d’Alexis Descharmes.
Puis vint Trait d’union, pour violon et violoncelle, sur une commande de Musique Nouvelle en Liberté (2013). Finalement inséré en deuxième position du cycle, Trait, pour violon (2014), fut composé en dernier ; dédié à Alexandra Greffin-Klein, il varie d’ailleurs des bribes des deux autres pièces.
Chacune de ces œuvres marque par ailleurs une rupture dans l’histoire du style de leur auteur. Ravel vit ainsi dans sa Sonate un « tournant dans l’évolution de [sa] carrière », fait de « renoncement au charme harmonique » et de « réaction de plus en plus marquée dans le sens de la mélodie. » Les Traits de Hurel se départissent quant à eux des boucles rythmiques progressivement altérées caractérisant la série des Loops – mais accueillent volontiers, à l’inverse de celle-ci, les modes de jeux et les gestes instrumentaux. En résulte une Sonate ravélienne claire et lumineuse, balançant magnifiquement l’incroyable énergie des Traits, dont l’urgence et la tension presque animale sollicitent tout l’enthousiasme et l’engagement physique de ses interprètes. Cela tombe bien : ses dédicataires n’en manquent pas.

Extrait - Alexandra Greffin-Klein, violon / Alexis Descharmes, violoncelle