Le texte du Stabat Mater dolorosa, attribué au franciscain Jacopone da TODI (vers 1228-1306), est l'un des rares à avoir eu grâce aux yeux du Concile. Ce qui explique sa pérennité.

Il comprend dix strophes de six vers chacune, l'ensemble se divisant en quatre parties distinctes: évocation des souffrances de Marie aux pieds de la Croix, les sentiments d'un observateur compatissant, prière à la Vierge afin que soit partagée sa douleur et celle du Christ, enfin, prière au Christ en vue d'obtenir la félicité éternelle. Mais chez Palestrina, une structure purement sonore se superpose, sans toujours leur correspondre scrupuleusement, à ces divisions littéraires.

Voix (1981): «La mise en musique d'un texte poétique est pour moi, avant tout, approbation sensuelle. C'est aussi la transposition d'un imaginaire de l'écriture dans une autre technique, transposition qui ne saurait être simple superposition, mais plutôt méditation, réinvestissement.

(...) Cette œuvre a été composée pour le Groupe Vocal de France à qui elle est dédiée!»
Alain BANCQUART

«Le sujet de A-Ronne est la vocalisation élémentaire d'un texte et sa transformation en quelque chose d'également élémentaire peut-être, mais d'indéfinissable.
(..) Il ne s'agit pas, en fait, d'une composition musicale dans le sens habituel du terme (...). Le sens musical de A-Ronne est primordial: c'est-à-dire commun à toutes les expériences du langage parlé quotidien au langage théâtral, où les changements d'expression impliquent et documentent les changements de signification.
C'est pourquoi il préfère définir ce travail comme un documentaire sur le poème d'Edoardo
SANGUINETTI (...). Le poème, soumis à diverses lectures, n'est pas traité comme un texte à mettre en musique, mais plutôt comme un texte à analyser et comme le générateur de situations vocales et d’expressions variées »
LUCIANO BERIO

(1982), Edgar Cosma, Didier Denis, Michel Fischer et Philippe Manoury (1983), Marc Bleuze, Pascal Dusapin et Jacques Lenot (1984).
Succédant à John Alldis, c'est Michel Tranchant qui, depuis le 1er septembre 1983, assure les fonctions de Directeur Musical du Groupe Vocal de France.


Giovanni Pierluigi da PALESTRINA: Stabat Mater sur un poème attribué à Jacopone da TODI
Alain BANCQUART: Voix sur un poème de Marie-Claire BANCQUART
Luciano BERIO:
A-Ronne* sur un poème
d'Edoardo SANGUINETI
DIRECTION: Michel TRANCHANT
CHANTEURS:
Sopranos: Béatrice GAUCET, Véronique HAZAN,
Cécile CLAUDE.
Altos: Doris REINHARDT, Brigitte VINSON, Sylvie
DEGUY.
Ténors: Glenn CHAMBERS, Grahame O'REILLY, Brian PARSONS.
Basses: Pascal SAUSY, James GOWINGS, Philippe PLAT-DESANDRÉ.


Michel TRANCHANT, 37 ans. Etudes musicales aux Conservatoires de Lille, Paris et Strasbourg. Devient en 1973 chef de chant à l'Opéra de Paris. Participe alors en qualité de pianiste à de nombreux spectacles chorégraphiques. Participe également au travail des chœurs de l'Opéra de Paris. Invité plusieurs fois à diriger les chœurs de Radio France, il crée ainsi Monogatari de Milko Kelemen et Pour la paix de lannis Xenakis. Directeur musical de la Semaine Musicale de Clairac en Agenais, depuis 1977. Chef-assistant à partir de 1979, puis co-directeur depuis 1982 du Groupe Vocal de France, il succède maintenant à John Alldis comme directeur musical.


Ce programme de musica 83 est enregistré à Rome, le 23 septembre 1983 et diffusé par Radio France (France-Musique) et la RAI de Rome.